Cultiver son esprit et accueillir chaque épreuve avec sagesse pour avancer vers un bien-être authentique.
Il y a ces jours où l'énergie manque, où l'on se sent en décalage avec ses propres aspirations. Je suis certain de ne pas être la seule à ressentir cela. Ces instants de doute, où l'on se demande si nos efforts ont un sens. Pourtant, la vie n'est pas un combat constant à gagner, mais une danse entre les hauts et les bas, une succession d'événements qui nous façonnent. Nous sommes tous confrontés à ces moments de lassitude, et il est essentiel de se rappeler que nous ne sommes pas seuls.
Parler de bien-être ne met pas à l’abri des épreuves. Il arrive que l'esprit soit trop encombré pour avancer, que les idées soient là sans que les mots ne viennent. Pourtant, chaque difficulté a sa place sur ce chemin. Accepter ses faiblesses, c'est déjà avancer. La philosophie stoïcienne enseigne que notre même souffrance provient souvent de notre perception plutôt que de la réalité elle-. Comme le disait Épictète : « Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui nous troublent, mais l'opinion que nous en avons. » Acceptez ce qui échappe à notre contrôle et nous concentrons sur ce que nous pouvons changer est une approche essentielle pour retrouver notre équilibre.
D'autres courants de pensée offrent également un regard apaisant. Le bouddhisme met en avant l'impermanence des choses et la nécessité de ne pas s'attacher aux émotions négatives. La psychologie moderne démontre que nos pensées influencent directement notre bien-être : en réorientant notre attention vers des perspectives positives, nous pouvons transformer notre état intérieur. Quant à la philosophie japonaise du wabi-sabi , elle nous enseigne à embrasser l'imperfection et à voir la beauté dans l'éphémère, un rappel précieux lorsque nous nous sentons dépassés.
Les traditions spirituelles partagent aussi ces enseignements. L'Évangile nous rappelle : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11:28). De son côté, le Coran enseigne : « C'est par le rappel de Dieu que les cœurs trouvent la sérénité. » (Sourate 13:28). Ces paroles offrent un ancrage, une invitation à ne pas porter seul le poids de nos tourments.
Encore une fois, nous revenons à l'importance de nos pensées : tout se passe à l'intérieur de nous et non à l'extérieur. L'esprit humain a cette fascinante capacité à transformer sa réalité par la manière dont il la perçoit. Imaginez un jardin : si vous l'entretenez avec soin, en arrachant les mauvaises herbes et en y sémant de belles plantes, il fleurira. Mais si vous le laissez envahir par les ronces et l'oubli, il deviendra un terrain hostile. De la même manière, notre esprit doit être cultivé avec attention. Le philosophe Sénèque écrivait : « Nous souffrons plus souvent dans notre imagination que dans la réalité. » Cet enseignement nous invite à choisir consciemment les pensées que nous laissons s'épanouir en nous.
Alors, comment traverser ces phases de doute sans s'y perdre ? Un exercice simple consiste à pratiquer l'observation de ses pensées. Installez-vous dans un endroit calme, fermez les yeux et imaginez vos pensées comme des nuages qui passent dans le ciel. Observez-les sans les retenir, laissez-les aller et venir, sans jugement. Cette pratique, issue de la méditation en pleine conscience, permet de désamorcer les pensées lourdes et de retrouver une forme de légèreté. Le philosophe stoïcien Marc Aurèle nous encourageait dans cette voie : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être. »
Enfin, il est essentiel de se rappeler que nous ne sommes pas censés être parfaits. L'erreur, la faiblesse, la fatigue font partie de l'expérience humaine, et c'est justement en faisant ces soi-disant erreurs, qui n'en sont pas réellement, que nous apprenons et grandissons. Se pardonner, s'accorder la même bienveillance que l'on aurait pour un ami, est une étape nécessaire pour avancer sereinement. Le bien-être n'est pas un objectif fixe, mais un équilibre en mouvement. Chaque jour est une occasion de l'ajuster, avec douceur et compréhension. Après tout, l'important n'est pas de ne jamais tomber, mais d'apprendre à se relever avec sagesse et humilité.
Le bien-être, ce n'est pas seulement savourer un bon repas, partager un moment avec ses proches, s'accorder une pause détente ou pratiquer une activité physique. C'est aussi savoir se recentrer quand tout semble nous échapper, accueillir ses émotions sans les fuir, cultiver la paix intérieure malgré les peurs et avancer avec bienveillance envers soi-même. Il ne se résume pas aux plaisirs ponctuels, mais se construit dans la manière dont nous traversons chaque instant, qu'il soit lumineux ou plus éprouvant.
Le bien-être commence par prendre soin de soi, et je vous souhaite à tous d'aller bien, d'être bien, en paix aussi bien dans les moments d'élan que dans les périodes de doute, sous le soleil comme au cœur des tempêtes. Ce n'est pas seulement se sentir bien lorsque tout va bien, mais aussi apprendre à accueillir avec sérénité les épreuves et les incertitudes de la vie.
Biha
